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Angelica archangelica L.

Synonymes : Angélique des jardins, Angélique vraie, Herbe du Saint-Esprit, Angélique de Bohême.

Noms anglais : Garden angelica, European angelica.

Famille : Apiaceae

Parties utilisées : racines, fruits.

Le nom de l’Angélique fait référence au monde des anges, et en particulier aux archanges (Archangelica) Saint-Michel ou Raphaël qui, d’après la légende, auraient révélé à un ermite les vertus de cette plante pour lutter contre la peste. Pour d’autres auteurs, son nom proviendrait du fait qu’elle fleurit le jour de la Saint-Michel, Archange, c’est-à-dire le 8 mai en tenant compte de l’ancien calendrier julien.

Description

L’Angélique est une belle plante herbacée, bisannuelle, extrêmement robuste, atteignant jusqu’à parfois 2,5 m de hauteur. Elle est caractérisée par une racine épaisse en forme de natte et gorgée d’un suc laiteux jaunâtre grâce à la présence de canaux sécréteurs.

L’angélique vit de 2 à 4 ans seulement et ne fleurit que la deuxième année. Toute la plante dégage à l’écrasement une odeur aromatique suave.

Origine

Angelica archangelica est une espèce cultivée, elle n’existe presque plus à l’état sauvage. Elle vient des lieux humides d’Asie et de l’Europe du centre et du Nord. Les drogues de cette plante proviennent principalement de cultures de Pologne, de Hollande, d’Allemagne. Nous pouvons en trouver en Belgique ou en Italie.

Propriétés issues de la tradition

L’Angélique est traditionnellement utilisée en Europe pour la colite, la diarrhée, les gastralgies, les rhumatismes. Dans l’Oural, on fait une décoction de la racine d’angélique avec de la gomme de mélèze pour les coliques. En Transbaïkalie, elle est utilisée contre la plaie du scorbut. Le jus de la plante servait aussi contre la dystrophie maculaire de la cornée. En externe, on l’utilisait comme cataplasme antalgique.

Constituants de la racine

  • Huile essentielle : monoterpènes 80 à 90% dont alpha-pinène 21,3%, beta-3-carène 16,5%, limonène 16,4%, phellandrène 10-30% ; sesquiterpènes : beta-bisabolène, bisalolol, beta-caryophyllène.
  • Coumarines : furanocoumarines dont angélicine, phelloptérine ; coumarine simple.
  • Acides phénoliques, flavones, tanins, stérols, acides gras.

Constituants du fruit

  • Huile essentielle : hexyl-méthylphtalate 30%, pinène 30%.
  • Coumarines : furanocoumarines 1,3%, hydroxycoumarines.

Propriétés cliniques

Sphère digestive : eupeptique (augmentation des sécrétions salivaires et gastriques par action réflexe locale buccale), carminatif, anti-inflammatoire, antigastritique et anti-ulcéreux, antispasmodique, hépatoprotecteur.

Sphère uro-génitale : antispasmodique urinaire et utérin, anti-inflammatoire utérin.

Sphère cérébrale : sédative du système nerveux.

Sphère cardiaque : antiagrégant plaquettaire, vasodilatateur coronarien.

Sphère immunitaire : anti-infectieux, antibactérien, antifongique, antioxydant.

Fébrifuge : racine.

Sphère rénale : diurétique.

Indications médicales retenues

En France, les Cahiers de l’Agence 1998 revendiquent, pour le fruit et la souche radicante d’Angélique, les indications traditionnelles thérapeutiques suivantes :

  • traitement symptomatique de troubles digestifs tels que ballonnement épigastrique, lenteur à la digestion, éructation, flatulence.
  • traitement adjuvant de la composante douloureuse des troubles fonctionnels digestifs.

Indications principales

  • Gastroentérologie : hyposécrétion gastrique, inappétence, dyspepsie, spasmes oesophago-gastriques, flatulences, ballonnements, douleurs et spasmes des voies digestives.
  • Manque d’appétit.
  • Neuropsychiatrique : état nerveux et dystonie neurovégétative, troubles de la mémoire.

Contre-indications

Grossesse (effet emménagogue) et allaitement,, ulcère gastrique et duodénal, prise d’anticoagulant (par présence de coumarines).

Certaines pathologies à composante oestrogénique : cancers, mastopathies…

Précautions d’emploi

La présence de furacoumarines implique des précautions quant à l’exposition aux UV.

Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.

Sources : J-C.Lapraz, A.Carillon, Plantes médicinales, 2017 ; P.Goetz, F.Hadji-Minaglou, Conseil en phytothérapie, Guide à l’usage du prescripteur, 2019 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.