Hamamelis virginiana L.
Synonymes : Hamamélis de Virginie, Noisetier d’Amérique.
Nom anglais : Witch hazel, Winter bloom.
Famille : Hamamelidaceae
Parties utilisées : feuille.
Description
L’Hamamélis est un petit arbre de 5 à 10 m de haut, à ramification peu dense et à écorce grisâtre lisse. A partir de courtes racines, des tiges souples de 2 à 3 mètres s’élancent vers le ciel, un peu à la manière des Noisetiers, d’où le surnom.
Les feuilles, grandes et larges (5 à 12 cm sur 3 à 8 cm), courtement pétiolées, présentent une asymétrie caractéristique à leur base. Avec le limbe grossièrement crénelé sur les bords, et la nervation pennée saillante sur la face inférieure, les feuilles de l’Hamamélis ressemblent à celles du Noisetier. D’autre part, des poils groupés en bouquets sont localisés sur la face inférieure, au voisinage des nervures tandis que la face supérieure des feuilles est lisse. A l’automne, les feuilles d’Hamamélis prennent une belle couleur jaune d’or à pourpre.
Origine
Originaire d’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis), l’Hamamélis est présent dans les forêts de feuillus mixtes de l’Est américain, de la Nouvelle Ecosse jusqu’à la Floride, et à l’Ouest jusqu’au Mississippi. Son introduction en Europe remonterait à1736 et est attribuée à Collinson. En France, il n’existe que planté, rarement subspontané.
Propriétés issus de la tradition
L’Hamamélis fait partie des plantes médicinales utilisées depuis longtemps sur le continent nord-américain, en particulier par les Amérindiens, et sa notoriété n’a pas échappé aux premiers colons européens.
En usage interne, la décoction d’Hamamélis était appréciée pour ses effets astringents, bénéfiques en cas d’infections intestinales, d’hémorragies digestives et en cas de ménorragies ou métrorragies. L’amertume de l’écorce était également mise à profit pour stimuler l’appétit et la digestion tandis que la décoction des jeunes pousses et rameaux permettait de « purifier » le sang.
L’extrait fluide d’Hamamélis entre officiellement dans la Pharmacopée étasunienne en 1882.
Il semble que le docteur K. Hering (1800-1880) soit le premier à avoir utilisé médicalement l’Hamamélis aux USA. A cette époque un extrait d’Hamamélis, « Pond’s extract », était déjà célèbre. Mis sur le marché par Theron P.Pond, il provenait en fait d’un savoir émanant de la tribu indienne des Onneiouts (nation iroquoise) dès 1840 où l’extrait était vendu sous l’appellation « Trésor d’or ». Au fil du temps, Theron modifia la méthode de préparation et c’est ainsi qu’apparut sur le marché une eau distillée obtenue à partir de rameaux d’Hamamélis enrichie en extrait de la même écorce, baptisée « Hazeline ».
Indications médicales cliniques
Propriétés astringentes
Sphère vasculaire : activités vasoconstrictrice et veinotonique, activité vitaminique P (angioprotectrice), activité anti-hémorroïdaire.
Sphère cutanée : propriétés anti-inflammatoires, action dans les dermatoses, propriétés antioxydantes, propriétés « anti-âge ».
Sphère immunitaire : propriétés antibactériennes, propriétés antivirales, activité cytotoxique.
Indications médicales reconnues
En interne : lourdeur de jambes, douleurs par insuffisance veineuse, lymphoedème, hémorroïdes.
En externe (crèmes, gels, hydrolat) : lourdeur de jambes, douleurs par insuffisance veineuse ; lymphoedème ; hémorroïdes ; rosacée, érythrose du visage, eczéma ; dermato-cosmétique.
Précautions d’emploi : Pas d’effets toxiques signalés aux doses journalières requises. Aucun test de toxicité carcinogénique ou mutagène n’a montré de toxicité. Des tests de toxicité sur l’appareil reproductif n’ont pas été effectués.
Effets secondaires : L’astringence de ses tanins fait que l’hamamélis peut être relativement mal supporté par la muqueuse intestinale, ce qui en limite ou en interdit quelquefois l’emploi ; gastralgies. Des prises continues ou trop importantes peuvent entraîner des céphalées. En usage externe, irritation possible.
Contre-indications : l’Hamamélis ne doit pas être administré par voie orale à l’enfant. L’extrait d’hamamélis n’est pas administré à la femme enceinte ou allaitante.
Aucune interaction médicamenteuse.
Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.
Sources : J-C.Lapraz, A.Carillon, Plantes médicinales, 2017 ; P.Goetz, F.Hadji-Minaglou, Conseil en phytothérapie, Guide à l’usage du prescripteur, 2019 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.
