Eucalyptus globulus
Synonymes : Eucalyptus globuleux, Gommier bleu.
Noms anglais : Fever tree leaves, Blue gumleaves.
Famille : Myrtaceae
Partie utilisée : feuille.
On dénombre plus de 600 espèces ou de variétés d’Eucalyptus. Eucalyptus globulus doit son nom à l’aspect de l’inflorescence, la corolle se transformant en un opercule. En grec, Eu signifie « bien » et Kaluptos « couvert ». Globulus vient de globus, signifiant « graine ». Le nom vernalucaire de gommier provient de la présence de résine qui s’exsude de l’arbre lorsqu’il est blessé.
Description
L’Eucalyptus globulus est un grand arbre ornemental parmi les géants du règne végétal. Il pousse rapidement et atteint 70 à 100 mètres, parfois plus, dans les contrées d’origine, et 35 à 40 mètres sur le pourtour méditerranéen. Le tronc est lisse, grisâtre, et les écorces les plus anciennes s’exfolient en longues plaques roussâtres.
Les feuilles persistantes sont caractérisées par leur dimorphisme très marqué : jeunes, elles sont larves, ovales, cerclées de bleu, opposées, sessiles, glauques ; plus âgées, elles deviennent alternes, allongées et courbées en faux, vert pale, à pétiole tordu et orientées verticalement en raison de leurs deux faces semblables.
Les feuilles ont une odeur fortement aromatique et balsamique, camphrée, surtout quand on froisse la drogue. Leur saveur est légèrement amère, astringente, aromatique, d’abord chaude puis donnant une sensation de fraicheur.
Origine
L’Eucalyptus est originaire des contrées subtropicales de l’hémisphère Sud que sont l’Australie, la Tasmanie, la Malaisie. Découvert par Labillardière en Tasmanie (1792), il a été introduit en Algérie en 154 par Ramel, puis a colonisé le littoral méditerranéen à partir de 1860. Les différentes espèces d’Eucalyptus sont aujourd’hui mondialement cultivées dans les régions à climat subtropical. Son avidité pour l’eau en fait un excellent moyen pour assécher les zones marécageuses et donc les gites à moustiques.
Il pousse sur des sols siliciques, profonds et frais. Il tolère difficilement une température inférieure à – 10°C.
La position verticale des feuilles permet à l’arbre de limiter une transpiration intense et de ce fait la frondaison est claire, pleureuse, et l’arbre ne donne pas d’ombre. L’Eucalyptus est une « essence de lumière ».
Propriétés issues de la tradition
Toutes les pharmacopées mentionnent l’usage de l’Eucalyptus pou ses propriétés astringentes, fébrifuges, anti-catarrhales et antiseptiques.
Il est connu depuis très longtemps dans son pays d’origine pour son action fébrifuge, en particulier pour les fièvres intermittentes rebelles au sulfate de quinine et aux autres fébrifuges, ce qui lui a valu l’appellation d’arbre à la fièvre.
L’Eucalyptus est puissamment antiseptique et balsamique, anti-catarrhal. Son action s’exerce principalement par voie interne dans les affections des voies respiratoires, notamment dans les bronchites aiguës ou chroniques, la grippe, certaines formes d’asthme, la tuberculose. L’eucalyptol (1,8-cinéole) fluidifie les crachats, facilite l’expectoration, diminue la toux.
Son action astringente et antiseptique est également utilisée avec succès dans les maladies des voies urinaire : colibacillose, catarrhe vésical, de l’urètre et du vagin, leucorrhées. C’est un bon antispasmodique. L’huile essentielle est tonique et astringente, digestive ; son action vermifuge s’exerce sur les ascaris et les oxyures.
L’Eucalyptus est également sudorifique, dans les affections chroniques de la peau , hémostatique dans diverses hémorragies, hypothermisant (HE). C’est aussi un stimulant du système nerveux central mis à profit dans les vertiges, les syncopes, l’algidité (sensation de froid) du choléra. Dès 1920, il a été utilisé pour stimuler le pancréas endocrine dans le diabète non insulinodépendant.
Propriétés cliniques
Sphère broncho-pulmonaire : propriétés anti-infectieuses (action antibactérienne, antivirale, antifongique, antiparasitaire), action expectorante et antitussive, décongestionnant nasal.
Sphère vasculaire : propriétés anti-inflammatoire, action antioxydante.
Sphère métabolique : activité hypoglycémiante.
Autres propriétés : activité analgésique, insecticide.
Indications médicales retenues
Toutes les infections hyper-sécrétoires et à composante inflammatoire incluant une participation pancréatique :
- arbre respiratoire : infections ORL, sinusites, bronchites, asthme ;
- sphère uro-génitale : colibacillose, certaines prostatites ;
- sphère digestive : certaines colites à composante pancréatique.
Toutes les allergies ORL et/ou pulmonaire à composante infectieuse.
Précautions d’emploi : Il faut retenir et prendre en compte que le 1,8-cinéole, substance lipophile, a la propriété de favoriser l’absorption percutanée de substances diverses. Le médecin utilisera avec précaution l’Eucalyptus chez la femme enceinte et allaitante, ainsi que chez le nourrisson et le jeune enfant jusqu’à 3 ans. Toutefois les doses utilisées en phytothérapie clinique intégrative sont loin des risques évoqués.
Effets secondaires :
- risque de nausées, de vomissements et de diarrhée avec l’infusion,
- risque de spasme bronchique (++ chez l’asthmatique) et de suffocation,
- chez les personnes sensibles, il peut y avoir allergie de contact (HE) ou simplement une irritation cutanée, essentiellement observable avec l’huile essentielle employé pure sur la peau,
- il existe un risque épileptique avec l’HE utilisée à forte dose,
- l’élimination de l’huile essentielle d’Eucalyptus se fait par les poumons, la peau et les reins, ce qui confère aux urines une odeur de violette.
Contre-indication : Aux doses pharmacologiques, l’huile essentielle d’Eucalyptus est contre-indiquée dans le cas d’insuffisance hépatique sévère.
Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.
Sources : J-C.Lapraz, A.Carillon, Plantes médicinales, 2017 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.
