Achillea millefolium L.
Synonymes : Herbe de Saint-Jean, Millefeuille, Herbe aux charpentiers.
Noms anglais : Yarrow, Bloodwort, Carpenter’s weed.
Famille : Asteraceae
Partie utilisée : sommités fleuries.
Description
L’Achillée millefeuille est une espèce très polymorphe sur les plans morphologique, cytogénétique et chimique (espèces, sous-espèce ou variétés diploïde, tétraploïde ou encore hexaploïde) ; il existe de nombreux hybrides difficilement déterminables sur le plan botanique.
L’Achillée millefeuille est une plante herbacée vivace à racines traçantes, plus ou moins pubescente atteignant 20 à 70 cm de hauteur et formant des colonies relativement importantes.
Origine
La plante pousse dans les endroits secs et ensoleillés, sur sol calcaire ou légèrement acide, aussi bien en plaine qu’en montagne (jusqu’à 2500 m d’altitude environ); dans les prés, vignes et vergers, terrains incultes, au bord des chemins, le long des routes et des voies ferrées, sur les talus et les décombres.
La récolte a lieu pendant la période de floraison, de juin à octobre.
Propriétés issues de la tradition
La première mention revient à Dioscoride dans les fistules, les hémorragies, les ulcères. Au Moyen Âge, on consomme la plante en salade en particulier le Jeudi Saint. Elle fut plus tard mélangée au pain, et servit aussi de succédané au tabac et au houblon. Bock et Matthiole en font une drogue des plaies et des métrorragies. Weinmann (XVIIIe siècle) s’en sert dans les métrorragies, les épistaxis, les hémoptysies, les leucorrhées,… En Angleterre, elle est la plante des hémorroïdes, des énurésies et elle est emménagogue. Selon les Cahiers de l’Agence, les indications traditionnelles sont : le traitement des troubles digestifs tels que ballonnement épigastrique, lenteur à la digestion, éructations, flatulences, le traitement adjuvant de la composante douloureuse des troubles fonctionnels digestifs.
Constituants de l’Achillée millefeuille
- Huile essentielle 0,2 à 1,4% : sesquiterpènes 30 à 50% (azulènes), monoterpènes 20-30%, monoterpènols 8%, cétones, oxydes monoterpéniques.
- Lactones sesquiterpéniques.
- Flavonoïdes : apigénol et lutéol ; flavones et flavonols.
- Autres composants : tanins condensés et hydrolysables, coumarines, acides phénoliques, dérivés polycétyléniques, composés azotés, acides gras, acides aminés, vitamines, sucres, stérols.
Propriétés cliniques
Sphère gastro-intestinale : anti-inflammatoire, anti-ulcéreux, antispasmodique, propriétés toniques apéritives, cholérétique, activité hépatoprotectrice.
Sphère vasculaire : veinotonique, activité hémostatique.
Sphère génitale
Autres propriétés : diurétique, antimicrobien (antibactérien et antifongique, antiviral, antiparasitaire), antioxydant, sphère cutanée, propriétés antipyrétiques, antiprolifératif, analgésique.
Indications médicales retenues
- inflammation du tube digestif haut : gastrite, duodéno-entérite inflammatoire ;
- pelvialgies liées à la ménopause ; ou aux règles, algoménorrhées, et dysménorrhées ;
- troubles dyspeptiques gastro-intestinaux ;
- bain de siège, douleurs du petit bassin chez la femme, hémorroïde ;
- draineur.
Indications principales
- Toutes les pathologies génitales et pelviennes à composante congestive, inflammatoire, spasmodique et/ou hémorragique, et/ou infectieuse notamment chez la femme en insuffisance lutéale et chez l’homme.
- Touts les troubles digestifs légers à composante spasmodique et/ou inflammatoire.
Effets secondaires
L’Achillée peut provoquer des réactions allergiques cutanées (urticaire), généralement observées avec l’usage de la plante fraîche. L’allergie à l’Achillée doit être rattachée aux autres Astéracées. (en particulaire celle contenant des lactones sesquiterpéniques, comme l’Arnica)
Interactions médicales
Par manque de données, les recommandations officielles préconisent de ne pas utiliser l’Achillée millefeuille chez les efnants de moins de 12 ans. Peu de données sont disponiques sur les interactions médicamenteuses potentielles. Il conviendra de tenir compte des propriétés neuroendocriniennes de l’Achillée.
L’Achillée peut amplifier les effets des anticoagulants, des antihypertenseurs, des sédatifs du système nerveux central et l’hépatotoxicité de certaines drogues.
Contre-indication
- Grossesse, allaitement
- Personnes épileptiques : l’emploi de l’huile essentielle est déconseillé.
Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.
Sources : J-C.Lapraz, A.Carillon, Plantes médicinales, 2017 ; P.Goetz, F.Hadji-Minaglou, Conseil en phytothérapie, Guide à l’usage du prescripteur, 2019 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.