Equisetum arvense L.
Synonymes : Prêle, Queue-de-cheval.
Noms anglais : Common horsetail.
Famille : Equisetaceae
Parties utilisées : parties aériennes séchées.
Le nom latin Equisetum provient des mots equis, cheval, et setum, crin. Quant au mot « Prêle », il viendrait de l’altération d’asprele, dérivé du bas latin asperella ou asper signifiant rude, en relation avec l’aspect rugueux de la plante.
Description
La Prêle est une des plus anciennes plantes vasculaires vivantes dont le genre, Equisetum, remonte vraisemblablement au Trias. Plante herbacée vivace atteignant 15 à 70 cm de hauteur, se propageant à l’aide de spores et de façon asexuée au moyen d’un rhizome fin brun noirâtre, horizontal, se concentrant généralement en surface mais pouvant s’enfoncer jusqu’à 2 m de profondeur. Courtes racines produites aux nœuds des rhizomes.
Origine
Indigène d’Amérique (Canada, Etats-Unis sauf sud-est), Europe, Afrique du Nord et certaines régions d’Asie (au sud jusqu’en Turquie, Iran, Himalaya et en Chine sauf sud-est, en Corée et au Japon), cette plante très primitive est communément présente dans toutes les régions tempérées de l’hémisphère Nord. Elle affectionne les lieux ombragés et humides, voire marécageux, sur terrains argilo-siliceux, les talus, fossés, bords de routes ou de voies ferrées, de la plaine à la montagne.
Propriétés issues de la tradition
Dioscoride semble avoir connu la Prêle sous le nom d’Hippuris comme diurétiques, antihémorragique après l’accouchement, comme cicatrisant, et contre le toux. Pline et Albert le Grand la considèrent comme un hémostatique. Elle fut utilisée par Paracelse et les grands médecines du Moyen Âge et de la Renaissance. Kneipp (1935) fut un grand connaisseur des vertus de cette plante. On l’utilisait contre l’hémoptysie, la toux, les gastralgies, les douleurs intestinales, en externe comme antihémorragique (Danemark), pour lutter contre la lithiase urinaire, l’alopécie (Lituanie), les troubles des voies urinaires (Norvège), comme diurétique et contre la dysenterie, la catarrhe (Europe centrale).
Propriétés médicales cliniques
Sphère métabolique : action minéralo-modulante, action hypo-uricémiante, action sur la métabolisme des graisses, propriétés antidiabétiques.
Sphère ostéo-articulaire : action de consolidation, action anti-inflammatoire et immunomodulatrice, effet analgésique.
Sphère vasculaire : système cardiovasculaire, activité hémostatique, propriétés antioxydantes, propriétés vasorelaxantes.
Sphère cutanée : propriétés cicatrisantes, propriétés astringentes.
Autres propriétés : propriétés diurétiques, antiprolifératives, hépatoprotectrices et antimicrobiennes, effets sur le système nerveux central (anxiolytique, sédatif et anticonvulsivant, amélioration des troubles cognitifs).
Indications médicales retenues
Selon la Commission Européenne, la Prêle est indiquée en cas d’œdème post-traumatique et d’œdème statique, et pour l’irrigation des voies urinaires en cas de bactériurie, d’inflammation du tractus urinaire et de lithiase rénale.
Dans les Cahiers de l’Agence 1998, elle est utilisée traditionnellement pour stimuler l’élimination urinaire et digestive, et dans des cures d’amaigrissement.
En interne :
- pathologies urinaires et rénales,
- ostéoporose, troubles cutanés (perte de cheveux), fractures et traumatismes ostéotendineux,
- douleurs articulaires et rhumatismales.
En externe : cellulite, vergetures, cicatrisations de plaies.
Interactions médicamenteuses :
Effets indésirables : De légers troubles gastro-intestinaux et réactions allergiques ont été rapportés, de fréquence inconnue.
Contre-indications : La Prêle ne devrait pas être utilisée comme diurétique chez les patients présentant des oedèmes dus à une insuffisance cardiaque ou rénale. Pas de données concernant la grossesse, l’allaitement ou le jeune âge. Enfant de moins de 12 ans.
Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.
Sources : J-C.Lapraz, A.Carillon, Plantes médicinales, 2017 ; P.Goetz, F.Hadji-Minaglou, Conseil en phytothérapie, Guide à l’usage du prescripteur, 2019 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.