Cinnamomum camphora
Famille : Lauracées
Description :
Le ravintsara est une variété de camphrier originaire d’Asie, implanté à Madagascar depuis environ 250 ans. Il a développé des propriétés bien spécifiques. En malgache, ravintsara signifie « bonnes feuilles ». Ses feuilles à l’odeur forte étaient utilisées en infusion pour contrer les infections et renforcer les défenses immunitaires. Le ravintsara est considéré comme un remède à tout les maux du corps et de l’esprit par les Malgaches. Ils s’en servent également pour aromatiser le rhum. Au milieu du XIXe siècle, les Chinois, arrivés lors de l’indépendance du pays, eurent la merveilleuse idée d’introduire le ravintsara à Madagascar ; son origine était déjà connue plusieurs siècles plus tôt en Chine ; sous le nom de « bois de Hô », et au Viêt Nam sous le nom de « camphrier ».
Depuis une vingtaine d’années, son huile essentielle est devenue l’incontournable de l’hiver, de par sa composition unique, dépourvue de camphre mais riche en cinéole, un principe actif jouant un rôle important lors de infections virales et ORL.
Origine : Madagascar
Indications médicales retenues :
Grippe
- Deux gouttes sur un comprimé neutre, 3 fois par jour. Y associer éventuellement l’HE d’arbre à thé (1 goutte de chaque, 3 fois par jour sur un comprimé neutre) pour renforcer l’efficacité antivirale, mais aussi en diffusion, ou en friction sur les poignets : 3 gouttes de chaque.
Dès les premiers frissons
- Quelques gouttes sur les poignets ou sur la voûte plantaire, 5 fois par jour.
Herpès, zona
- 1 à 2 gouttes diluées sur la zone concernée (hors voie oculaire), 5 fois par jour.
Bouton de fièvre
- 1 goutte dés les premiers picotement (si vous n’avez pas d’HE de niaouli).
Infection respiratoire, digestive et génitale
- 2 gouttes sur un comprimé neutre, 3 fois par jour, pendant 5 à 7 jours.
Expectorant
- 2 gouttes, 3 fois par jour pendant 5 à 7 jours dans 1 cuillerée de miel, pour fluidifier les sécrétions bronchiques et aider à les éliminer.
Asthénie, épuisement, fatigue physique ou musculaire
- 5 gouttes de ravintsara diluée dans 5ml d’HV à appliquer le long de la colonne vertébrale, 1 à 2 fois par jour, 3 à 5 jours.
Stress, insomnie, dépression
C’est la composition en mono-sesquiterpènes qui confère à cette HE des propriétés neurotoniques, stimulantes mais aussi de rééquilibre nerveux.
- Inhaler à volonté dans la journée.
- Ou appliquer diluée sur le plexus solaire, ou sur la colonne vertébrale, 5 jours sur 7, pendant 2 semaines.
Un « couteau suisse » pour tout l’hiver !
L’huile essentielle de ravintsara a fait l’objet de dizaines d’études qui ont montré ses nombreuses propriétés, dont celle de contrer les virus. Non seulement elle les empêche de se répliquer mais elle inhibe également leur sortie des cellules ! Donc en période de grippe ou si vous avez un bouton d’herpès, pensez au ravintsara, le plus tôt possible afin d’éviter au virus de se multiplier. Même en cas de mononucléose, ce puissant antiviral pourrait être un soutient intéressant.
Le ravintsara permet aussi de dégager les sinus ou les bronches et soutient les défenses immunitaires en protégeant nos cellules de l’oxydation ce qui les maintient plus vigoureuse.
Il est à noter que dans le commerce, des produits prêts à l’emploi existent pour la voie orale. Chez l’enfant, l’ingestion de ces produits revient à prendre l’équivalent de 1/4 (7 à 10 ans) à 1/2 goutte (10 à 12 ans ) de ravintsara 2 à 3 fois par jour. En cas de doute, demandez l’avis de votre pharmacien ou aromathérapeute.
Précaution d’emploi : Toxicité
Toxicité aiguë : faible (probablement à très faible). Valeur estimée à partir des valeurs connues pour les principales molécules qui composent l’HE de ravintsara et par analogie avec celles connues pour les HE de la famille des eucalyptus. C’est une huile bien tolérée.
Risques spécifiques :
Aucun, à noter tout de même les précaution d’usage suivantes :
- Déconseillée pour un enfant de moins de 3 ans.
- Contre-indiquée pour un enfant de plus de 3 ans ayant des antécédents d’épilepsie ou de convulsions.
- Patients asthmatiques ou présentant des dessèchements de la cornée : diffusion et inhalation déconseillées.
- Prudence chez les patients sous immunosuppresseurs.
Pour un usage pédiatrique :
Il conviendra de privilégier une HE de ravintsara, telle que celle provenant de Madagascar, dépourvue de safrol et de méthyleugénol.
Des cas d’intoxication au 1,8 cinéole ont été rapportés consécutivement à l’usage inapproprié de spray nasal chez des enfants de moins de 4 ans.
Pour rappel, l’application chez l’enfant e moins de 6 ans d’HE riche en 1,8 cinéole est contre-indiquée sur le visage, le cou et déconseillée sur le haut de la poitrine. L’instillation nasale est contre indiquée chez l’enfant.
Des recommandations pour les produits cosmétiques ont été émises par l’ANSM : pour un usage cosmétique, la quantité de 1,8 cinéole, composant majoritaire de ravintsara, doit être faible : l’ANSM recommande de ne pas dépasser dans les produits cosmétiques 0,1 % de 1,8 cinéole pour les enfants de moins de 36 mois et 1,12 % pour les enfants entre 36 mois et 6 ans.
Quelques précisions :
Il est fréquent de confondre l’huile essentielle de ravintsara (Cinnamomum camphora) avec celle de ravensare aromatique (Ravensara aromatica), qui provient aussi de Madagascar. Or, les huiles essentielles obtenues sont très différentes :
- Le ravintsara (Cinnamomum camphora) évoqué ici donne l’huile essentielle de ravintsara à partir des feuilles. Cette huile essentielle, contenant majoritairement du 1,8 cinéole, est antivirale. Il faut la distinguer des camphriers asiatiques (Japon ou Taïwan) très neurotoxiques car pouvant renfermer jusqu’à 50 % de camphre.
- Le ravensara aromatica permet d’obtenir 2 HE :
– Ravensara aromatica à partir des feuilles. Cette HE, contenant majoritairement du limonène, du sabinène, du myrcène et du linalol, est antiviral, apaisante et tonifiante.
– Ravensara anisata (Havozo) à partir de l’écorce. Cette HE, contenant majoritairement du méthylchavicol lui conférant cette odeur anisée, est très calmante, relaxante et apaisante, voire hypnotique.
Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.
Sources : P.Goetz, F.Hadji-Minaglou, Conseil en phytothérapie, Guide à l’usage du prescripteur, 2019 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.