Gaultheria procumbens (wintergreen)
Famille : Ericacées.
Partie utilisées : Rameaux feuillés ou feuille.
Origine : Canada, Népal.
Description :
Connue depuis des siècles en Chine et en Amérique du Nord. Les Canadiens la consomment en tisanes, chewing-gum, pastilles, ils la surnomment le wintergreen.
Différents tribus amérindiennes canadiennes utilisent les propriétés anti-inflammatoires des « swains panacea » (macérationde feuilles de gaulthérie) ainsi que fébrifuges (fièvre intermittente, maladie infectueuses, migraines, blessures, sciatique…). Les Algonquins en mâchaient les feuilles comme stimulant contre la fatigue. Les Inuits confectionnaient des tisanes de feuilles contre les inflammations douloureuses, raison pour laquelle on l’appelle parfois « thé du Canada ».
Au début du XIXe siècle, le pharmacien français Boyveau commercialisa une préparation inspirée des « swains panacea » des Iroquois qui fut un immense succès. Cette plante aurait un rôle magique. On répandait ses feuilles fraîches dans les lieux d’habitations contre les ensorcellements et les malédictions. Comme d’autres plantes, des feuilles rie placées sous l’oreiller protègent le dormeur puisque la gaulthérie est censée attirer les bons esprits. Après tout, si on supporte l’odeur, cela ne fait pas de mal de le penser !
Cette plante aurait été dédiée à Gaulthier, médecin et botaniste français du roi au canada ou les Indiens l’utilisaient en antidouleur; Gaulthier la fit connaître à Linné, célèbre botaniste. Parent proche de la myrtille et de la bruyère, la gaulthérie est un petit arbrisseau rampant, d’où son qualificatif de « couchée ». Elle pousse dans les bois et les zones humides, sablonneuses et acides d’Amérique du Nord. Il en existe plusieurs variétés sont les compositions et propriétés sont très proches : procumbes, fragrantissima, du Yunnan.
Principales indications :
« HE du sportif » grâce à sa forte odeur de salicylate de méthyle, elle permet de préparer à l’effort et de récupérer.
Entorses, tendinopathies (tendinites, tennis-elbow…), courbatures.
- 1 goutte diluées dans 30 gouttes d’une HV (arnica, noisette), à appliquer en onction, 3 fois par jour.
Douleurs articulaires, rhumatismales.
- Appliquer localement quelques gouttes d’une préparation huileuse avec 5 gouttes d’eucalyptus citronné et 5 gouttes de gaulthérie pour 50 gouttes d’HV. Ce mélange concentré ne doit être utilisé que sur de courtes périodes.
- En cas de douleurs chroniques, des massages vigoureux et profonds seront réalisés au niveau des zones concernées à l’aide d’un mélange à base d’HE de gaulthérie, d’eucalyptus citronné et lavandin (2 gouttes de chaque), diluées dans de l’HV (1 cuillère de café d’arnica ou de noisette). Ce traitement ne sera réalisé que 5 jours sur 7, respectant une fenêtre thérapeutique le temps d’un week-end.
Indications médicales :
Toxicité aigüe : faible pour la voie cutanée, nocive pour la voie orale. On considère la toxicité chez les hommes 1,5 à 4,5 fois de plus élevée que chez l’animal. La dose létale médiane (DL50) est en effet estimée à 0,5 g/kg chez l’homme adulte et la dose mortelle minimale à 0,17g/kg chez l’enfant. En considérant que 1g de salicylate de méthyle est pharmacologiquement équivalent à 1,4g d’acide acétylsalicylique, la dose mortelle correspondrait à l’ingestion de 5ml d’HE pour un adulte et de 4 mlpour un enfant.
Risques spécifiques :
- Par voie cutanée ou orale, le salicylate de méthyle diminue fortement l’agrégation plaquettaire ou volontaires sains. D’où des risques importants de potentialisation avec les AVK et les inhibiteurs de thrombine.
- Par voie orale, l’HE de gaulthérie peut entraîner une perturbation de l’équilibre acido-basique, métabolisme du glucose et peut induire une toxicité au niveau gastriques.
- Par voie cutanée, risque d’irritation possible, toujours diluer, ne pas appliquer sur des surfaces corporelles étendues. Pour un usage prolongé, il est préférable de la mélanger à d’autres HE.
Contre-indiquée chez la femme enceintes ou allaitantes :
- Par voie orale ou cutanée, le salicylate de méthyle peut passer au niveau utérin et entraîne des risques hémorragiques ante et post-natale.
- A dose élevée, le salicylate de méthyle pourrait entraîner les chez les fœtus.
Par ailleurs, son utilisation est fortement déconseillée :
- Chez les personnes présentant des troubles de la coagulation (hémophilie, thrombopénie…).
- Chez les personnes traitées aux anticoagulants oraux ou aux héparines (risques hémorragiques par surdosage ou potentialisation).
- En cas de reflux gastro-oesophagiens ou d’ulcère digestifs.
- Chez les personnes allergiques aux dérivés d’aspirine ou à l’aspirine elle-même.
Il est également recommandé de :
- Ne pas l’appliquer sur une peau blessée ou endommagée.
- Ne pas le couvrir avec un bandage trop serré.
- Ne pas inhaler.
- Ne pas y ajouter une source de chaleur externe (comme un coussin électrique chauffant) pour éviter une irritation excessive, voire une brûlure.
- Dans le cas de produits sous forme liquide ou semi-liquide :
– Appliquer uniformément en couche mince sur la région atteinte jusqu’à 3 à 4 fois par jour; faire pénétrer et/ou masser la peau jusqu’à ce que la solution disparaisse.
– Dans le cas de produits sous forme de compresses, de pansements ou des patchs : ne pas laisser sur la peau durant plus de 8 heures.
Par précaution, ne pas dépasser les doses recommandées sauf avis médical.
Sources : P.Goetz, F.Hadji-Minaglou, Conseil en phytothérapie, Guide à l’usage du prescripteur, 2019 ; M.Dubray, Guide des contre-indications des principales plantes médicinales, 2018.